Né à Dieuze, en Lorraine, Edmond About (1828-1885) eut une enfance difficile. Orphelin [son père, petit épicier, meurt prématurément], il connaît de graves difficultés matérielles et est envoyé par sa mère à l'internat. Puis, au lycée Charlemagne, il côtoie Gustave Doré et François-Victor Hugo. Entré à l'École normale supérieure en 1848, il en sort en 1851, après avoir été reçu premier à l'agrégation de Lettres et nommé membre de l'École d'Athènes. Il part en Grèce pendant deux ans et rapporte ses souvenirs dans La Grèce contemporaine (1854). À son retour, il renonce à l'enseignement, se tourne vers le journalisme et devient un fervent polémiste. Partisan du libéralisme et du moralisme, il prône la confiance dans le progrès et la solidarité entre les classes. Très rapidement, cet écrivain en vogue fait fureur et n'hésite pas à prendre parti sur les questions politiques, économiques et sociales de son temps [Germaine, 1857 ; Le Turco, 1866...]. La défaite de 1870 et la cession de la Lorraine à l'Allemagne ravive en lui certaines valeurs ancestrales : il se heurte à l'Église qui reproche son anticléri¬calisme mais le travail, la famille, la patrie consti¬tuent la matière première de ses écrits. Les Chroniques qu'il a publiées entre 1855 et 1870 dans divers journaux et revues avaient captivé de nombreux lecteurs, et il fonde, en 1871, Le XIXe Siècle, journal qu'il dirige jusqu'à sa mort. Mais Edmond About aime également amuser son public aussi s'illustre-t-il dans le roman satirique. On lui doit des œuvres divertissantes comme Le Cas de M. Gérin, Le Nez du notaire ou L'Homme à l'oreille cassée. De son vivant, About connut un énorme succès auprès de ses contemporains. Dès 1862, huit de ses romans et essais figurent dans la très populaire Bibliothèque des Chemins de fer des éditions Hachette. Il sera l'un des auteurs attitrés de la Bibliothèque des écoles et des familles et le Roman d'un brave homme demeurera durant toute la IIIe République l'un des livres de Prix-type. Il est élu à l'Académie française en 1884. Il meurt avant d'avoir prononcé son discours de réception.