" ... L'enfant avait alors huit ans, la vue du corps de son père rapporté sans vie à la maison fit sur lui une impression qui ne s'effaça jamais. De turbulent, il devint calme ; Madeleine sa mère, habituée à le voir sans cesse dehors, avait de la peine à le faire sortir de la maison. Il l'aidait dans les soins du ménage ; soignait sa petite sœur Christine ; il était apte à tout. La veuve de Lipp inspira le plus sincère intérêt ; une petite pension lui fut accordée par les dignes propriétaires de la forge. On envoya Pierre à l'école, il s'y fit remarquer par son exactitude et son application. C'était un beau et gentil garçon que Petit Pierre ! avenant, le teint clair, les yeux noirs, la taille bien prise, l'allure ferme, chacun lui prédisait un bel avenir. Le maître d'école le considérait attentivement, hochait la tête et terminait son monologue par une prise ronflante..."