Les Belles - Livre I

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Overview

Ne souffrez plus pour être une Belle.

Dans le monde opulent d'Orléans, les gens naissent gris, ils naissent condamnés, et seules les Belles peuvent, grâce à leur talent, les transformer et les rendre beaux. En tant que Belle, Camélia Beauregard est presque une déesse dans cet univers où triomphe le culte des apparences.
Or Camélia ne veut pas se contenter d'être une Belle. Elle rêve de devenir la favorite choisie par la reine d'Orléans pour s'occuper de la famille royale et d'être reconnue comme la plus douée du pays. Mais une fois Camélia et ses soeurs Belles arrivées à la cour, il s'avère que la position de favorite tient davantage du cauchemar. Derrière les ors du palais, les noirs secrets pullulent...
Le premier volet d'une série éblouissante.

" Un monde d'une beauté à vous couper le souffle et profondément déstabilisant, peuplé de personnages forts et complexes. " Marie Lu, auteure de Young Elites, série best-seller du New York Times.


Product Details

ISBN-13: 9782221217818
Publisher: Groupe Robert Laffont
Publication date: 02/22/2018
Series: Dhonielle Clayton's Belles Series , #1
Sold by: EDITIS - EBKS
Format: eBook
Pages: 382
File size: 3 MB
Age Range: 14 - 17 Years
Language: French

About the Author

About The Author
Dhonielle Clayton a grandi dans le Maryland, à proximité de Washington, DC, où elle passait le plus clair de son temps cachée sous la table de sa grand-mère avec une pile de livres. Elle a été enseignante et documentaliste en collège avant de cofonder CAKE Literary, une entreprise dédiée à la défense de la diversité en littérature. Touchée très tôt par le virus du voyage, elle adore parcourir le monde. Son port d'attache est New York où elle poursuit sa quête de la meilleure pizza.

Read an Excerpt

CHAPTER 1

Aujourd'hui, nous avons toutes seize ans, et pour une fille quelconque, ça voudrait dire macarons, ballons, champagne rosé et parties de cartes.

Mais pas pour nous. Aujourd'hui, nous faisons notre entrée dans le monde. Cette année, nous ne sommes que six.

Mes doigts laissent une trace sur le verre embué. Mon carrosse est une belle sphère lumineuse. Je suis une poupée délicate à l'intérieur d'une boule à neige. Un public en adulation entoure ma voiture, impatient de découvrir à quoi je ressemble et ce dont je suis capable.

Un large filet tissé de fleurs roses recouvre les parois en verre de ma cabine. Ces fleurs indiquent mon prénom – Camélia. Et elles dissimulent mon apparence jusqu'à ce que je sois présentée officiellement à la cour.

Je suis la dernière de la file. Mon carrosse ferme la marche.

Mon cœur s'emballe tandis qu'on se faufile à travers la foule sur la place Royale, à l'occasion du carnaval de la Beauté. Ce festival se déroule une fois tous les trois ans. Je jette un coup d'œil à travers les pétales, et munie d'une longue-vue, je tâche d'apercevoir le monde pour la première fois, désireuse d'en recueillir chaque image et de les glisser dans les plis de ma robe cerise.

Je suis au pays des merveilles! Palaces aux tourelles dorées et aux arches scintillantes, fontaines où nagent une myriade de poissons multicolores, labyrinthes végétaux taillés dans des buissons et des arbres de toutes les formes imaginables. La place est entourée de canaux majestueux où flottent des bateaux incrustés de pierres précieuses. Ils débordent de passagers impatients de nous voir apparaître. Dans le sablier royal, cette immense colonne qui mesure la durée du jour et de la nuit, s'écoule un sable pareil à de la poudre de diamant.

Le soleil s'abîme dans la mer, aspergeant le ciel d'une palette de couleurs chaudes – cerises fondantes, oranges confites et raisin calciné. Les rayons mourants font apparaître mon reflet dans le verre de ma cabine. Ma peau poudrée me donne l'apparence d'une part de gâteau au caramel saupoudrée de sucre glace.

Je n'ai jamais rien vu de tel. C'est la première fois que je pose le pied sur l'île impériale, la première fois que je quitte ma maison.

L'archipel d'Orléans consiste en un chapelet d'îles déployées comme une rose à la tige courbée, en plein milieu de la mer Chaude. La plupart de ces îles sont reliées entre elles par des ponts dorés. Autrement, on passe de l'une à l'autre en bateau. Nous venons de tout en haut – la fleur – et avons effectué un long voyage jusqu'au milieu de la tige pour y exhiber nos dons.

La brise s'engouffre dans le carrosse par de minuscules trous, apportant l'odeur du ciel. La pluie salée, les nuages épicés, et un brin de sucre provenant des étoiles. On se croirait dans un rêve qui s'est attardé après l'aube. J'aimerais que cela ne s'arrête jamais. Je ne veux pas rentrer chez moi. Une seule minute ici est plus excitante qu'un millier d'instants là-bas.

La fin des mois chauds apporte le changement, a toujours dit Maman. Or ce soir, ma vie va changer du tout au tout.

Les chevaux avancent; leurs sabots résonnent sur les pavés de la place. Les marchands ambulants vendent des douceurs en notre honneur: des boules de glace surmontées de fraises de la carnation de nos lèvres; des petits gâteaux en forme de fleurs – nos fleurs; des feuilletés à notre effigie; et de la barbe à papa multicolore sur le modèle de nos robes.

On cogne contre mon carrosse et j'aperçois un morceau de visage. La place grouille de monde. Les gens sont venus en masse. Par centaines, par milliers, voire plus. Les gardes impériaux repoussent la foule pour permettre le passage de notre procession. Tous ces gens paraissent beaux, avec leurs peaux de diverses couleurs, de la crème fraîche au chocolat en passant par le miel; ils ont les cheveux blonds, châtain ou noir de jais; ils sont sveltes, ronds, ou entre les deux. Tous ont payé pour obtenir cette apparence.

Les hommes portent veste, couvre-chef et cravate dans un prisme de couleurs. Certains arborent une barbe, taillée de près. Leurs femmes sont couvertes de bijoux et drapées de robes somptueuses. Leurs chapeaux sont très élaborés; certaines tiennent une ombrelle, d'autres se rafraîchissent avec un éventail. Vues du ciel, je parie qu'elles ressemblent à des bonbons dans une boîte.

Les toilettes les plus en vogue, je les reconnais pour les avoir admirées dans les magazines à sensation, ceux que j'ai chipés dans le coffre où Du Barry range son courrier. Ou bien ceux que sa fille, Élisabeth, oublie parfois entre les coussins du canapé. D'après la presse d'Orléans, le blond vénitien et les yeux jade sont dernier cri. Les gros titres vantent les dernières tendances:

RÉVEILLEZ L'AMOUR ... SOYEZ IRRÉSISTIBLE EN BLONDE ET JADE

UN INCONTOURNABLE DE VOTRE TROUSSE DE TOILETTE: LA POUDRE CAPILLAIRE AGRÉÉE PAR LES BELLES

AYEZ UN TEINT DE MUGUET ET DES LÈVRES ROSES COMME LES BELLES

Ces tendances, tout le monde se les arrachera dans les mois à venir.

Les pièces de monnaie retentissent. Des mains brandissent des bourses. À l'intérieur, les spintria carillonnent. Combien d'argent contiennent ces pochettes? Quel prix les gens sont-ils prêts à mettre pour leur apparence?

J'ajuste mes jumelles et zoome sur les spectateurs surexcités. Je remarque à quel point le teint de certains s'est affadi, comme des peintures exposées trop longtemps au soleil; les racines de leurs cheveux sont grises, leur front creusé de rides.

Cette vision me rappelle la raison de ma venue.

Je suis une Belle.

Je contrôle la beauté.

CHAPTER 2

Les carrosses s'arrêtent devant le pavillon royal surmonté de pics où s'enroulent des chrysanthèmes. Des trompettes retentissent, relayées par des cloches qui sonnent à la volée. J'ajuste les jumelles et plisse les yeux pour distinguer le roi, la reine et leur fille. Ils me rappellent les poupées en porcelaine avec lesquelles mes sœurs et moi jouions dans notre jeunesse. Je me souviens encore du visage ébréché du roi vêtu de sa tunique mauve, et de la reine coiffée d'un diadème. Il était posé de travers dans sa chevelure brune. Je les revois tous deux assis dans un palais miniature en bois de cyprès, dans la salle de jeux.

La version réelle est quelque peu similaire, bien que le couple royal ne soit pas aussi usé que mes vieilles figurines, évidemment. La reine brille comme une étoile lointaine; sa peau noir de jais reflète les derniers rayons du soleil; le roi arbore une barbe qui lui tombe à la ceinture; leur fille, boucles d'or, a les cheveux noués en un chignon qui évoque une ruche. Quand j'étais petite, je m'amusais à peindre les bras et les jambes de ma poupée princesse chaque fois que la vraie princesse modifiait la carnation de sa peau. Ainsi, à ma manière, je suivais l'actualité des magazines que Maman piquait à Du Barry.

Son image apparaît sur les écrans des dirigeables, dans le ciel. Ce soir, la princesse est aussi blanche que la neige, comme son père; des taches de rousseur constellent son joli petit nez. J'ai envie d'être celle qui les rend tous beaux. Je veux que la reine me choisisse moi. Je veux être la favorite de Sa Majesté et jouir du pouvoir qui va avec. Et si je parviens à surpasser Amber, je serai l'élue. Mes autres sœurs sont également douées, mais dans le fond, je sais que ça se jouera entre Amber et moi.

Madame Du Barry rompt alors le silence dans un porte-voix ouvragé:

— Vos Majestés, Votre Altesse, Messieurs les ministres, comtes et comtesses, barons et baronnes, Mesdames et Messieurs les courtisans, habitants d'Orléans, bienvenue à notre traditionnel et remarquable carnaval de la Beauté.

Sa voix transpire l'autorité. Même si je ne la vois pas, je devine qu'elle porte un chapeau orné de plumes de paon et que son corps pulpeux est engoncé dans l'une de ses robes noires de prédilection. D'après Maman, Madame Du Barry entretient sa silhouette imposante pour intimider son entourage.

— Je suis Madame Anna Maria Lange Du Barry, gardienne royale de la Belle-Rose.

Elle énonce avec fierté son titre officiel. Le peuple d'Orléans serait sans doute choqué s'il savait qu'entre nous, à la maison, on l'appelle « Du Barry ».

Une salve d'applaudissements balaie l'assemblée. Des sifflements stridents se font entendre. Ces bruits résonnent dans ma poitrine. Toute ma vie durant, je n'ai eu qu'un désir: venir ici.

— Cette tradition remonte à la création de nos îles, et au commencement de notre civilisation. Pendant des générations, mes ancêtres ont eu le grand privilège d'être les gardiens de nos joyaux les plus précieux.

D'un geste, elle indique la génération précédente de Belles, toutes les huit assises sur des fauteuils, chacune une rose à la main. Un masque noir en dentelle leur couvre le visage. Ivy, la favorite, est coiffée d'un diadème scintillant. La fin de leur temps à la cour a sonné. Elles retourneront chez elles après nous avoir formées.

Je me rappelle quand, fillette, elles jouaient avec nous entre les leçons que leur donnait Du Barry. Et puis, un jour, les servantes ont préparé leurs bagages.

Je mourais d'envie de me cacher dans une de leurs malles, parmi les robes de soie, la fourrure et les nuages de tulle, pour partir en catimini avec elles et entrevoir le monde à travers le trou de la serrure. Après leur départ, je me souviens avoir lu des articles sur elles, ces Belles de la génération précédente. Sur le mur de ma chambre, j'ai accroché leur carte de visite.

Je veux être Ivy. J'ai toujours voulu être à sa place.

Il faut que tu sois la favorite – comme moi, m'a dit Maman sur son lit de mort. Le peuple d'Orléans déteste son apparence. Il faut que tu arrives à changer ça. Le souvenir de ses paroles me réchauffe le cœur tandis que la douleur de sa perte enfle dans ma poitrine. La favorite montre la beauté au monde. Elle rappelle l'essentiel aux gens. Si seulement elle avait vécu assez longtemps pour être présente aujourd'hui.

Je m'imagine déjà ma vie au palais en tant que Belle de la famille royale et bras gauche de l'ambassadrice de la Beauté. Je l'aiderais à établir des lois, j'explorerais les merveilles de la Cité impériale de Trianon et tous ses quartiers, je nagerais dans la mer du Roi, je naviguerais sur les embarcations royales, je visiterais chaque île et sillonnerais chaque ville pour goûter à tout ce que le monde a à m'offrir.

Mes sœurs seront placées dans l'un des cinq « salons de thé » impériaux, ces maisons où on reçoit les clients pour transformer leur apparence. L'une d'elles retournera à la maison pour s'occuper des nouveau-nés, une future génération de Belles.

Je serai la passeuse de la déesse de la Beauté.

J'emprisonne ce rêve dans ma poitrine comme si je retenais mon souffle.

— À présent, j'ai le plaisir de vous présenter la nouvelle génération de Belles, annonce Du Barry.

Un frisson d'excitation me parcourt. Mon cœur menace d'éclater. Mes mains tremblent et je laisse retomber les jumelles.

L'assemblée nous acclame. Mon cocher ôte les guirlandes de fleurs de mon carrosse. Et j'apparais à la foule.

Je saisis les éventails sur mes genoux; ils s'ouvrent, exhibant leurs motifs – un enchevêtrement de primevères roses. Je m'en sers pour dissimuler mon visage puis les agite et les fais tournoyer ensemble telles des ailes de papillon. Je les lance en l'air et les rattrape sans peine. Les heures d'entraînement m'ont servi. Sifflements et vivats viennent saluer ma prestation.

Je glisse un regard sur ma gauche, vers les carrosses de mes sœurs. Nous sommes alignées comme des œufs dans une boîte en carton. Nous effectuons notre danse de manière synchrone en échangeant des sourires. Le même sang coule dans nos veines: le sang des étoiles, le sang de la déesse de la Beauté.

Des lampions pourpres flottent dans les airs. Leur papier fin rougeoie contre le ciel qui s'assombrit. Nos prénoms y apparaissent, lumineux: Edelweiss, Ambrosia, Padma, Valérie, Hana et Camélia. Non loin de nous, des fontaines où frétillent des poissons; ils sautent, changeant de couleur dans les airs, passant du rubis au bleu ardoise, comme pour taquiner les spectateurs. La place tout entière se noie sous les acclamations. Des fillettes agitent des poupées à notre effigie dans les airs.

Beaucoup sont équipés de jumelles pour nous examiner de plus près. Je souris et leur adresse des saluts, désireuse de faire sensation.

Du Barry présente tout d'abord Valérie. Son carrosse s'avance.

Je ferme les yeux.

Ne les regarde pas, m'a dit Maman. Ne convoite jamais leur usage de l'arcane. L'envie peut pousser comme une mauvaise herbe en toi. Sois la meilleure sans chercher à surpasser tes sœurs.

Dans les semaines qui ont précédé le carnaval, on nous a interdit de discuter entre nous des consignes; mais Amber et moi avons échangé nos dossiers. Il fallait qu'elle donne à son sujet la carnation d'une noisette grillée, des anglaises et un visage rond et angélique. Quant au mien, il fallait qu'il ait un teint d'albâtre des îles de Feu, les cheveux noirs comme la nuit et une bouche rouge comme une rose. Nous nous sommes entraînées sur les domestiques, les perfectionnant dans des salles à l'abri des regards et sous l'œil affûté de Du Barry. La pratique engendre la perfection, a-t-elle aboyé pendant des heures.

Je change de position sur mon siège pendant que le spectacle se poursuit et que Hana prend le relais de Valérie. Mes jambes sont engourdies à force d'être croisées; mes paupières papillotent; je réfrène l'envie de les rouvrir. Des gémissements de douleur retentissent à travers la place bruyante tandis que les fillettes subissent leur transformation. Je tressaille au son de ces cris qui augmentent et retombent; plus les fillettes hurlent, plus le public s'excite.

Certaines de mes sœurs reçoivent des réactions plus vives que d'autres. Certaines ont droit à des cris admiratifs. Par moments, le vacarme est assourdissant.

J'aime mes sœurs, en particulier Amber. Elle a toujours été ma préférée. Nous méritons toutes de devenir la favorite. Nous avons travaillé si dur pour apprendre l'art de la beauté. Mais je désire ardemment être la meilleure. Ce désir me consume tout entière.

Lorsque mon carrosse s'avance enfin, j'ai l'impression d'avoir fermé les yeux pendant une éternité. Je vois des domestiques impériaux s'approcher; la lumière des lampions se reflète sur les boutons dorés de leur uniforme. Ils se placent en carré autour de moi; ils détachent l'attelage, s'emparent des poignées situées sur les côtés de ma boule de verre, et me soulèvent de mon socle à roues comme si j'étais une bulle de savon. Fine et légère.

Je me campe sur le plancher pour conserver l'équilibre, m'efforçant de garder mon sang-froid tandis que les hommes me transportent jusqu'à l'estrade centrale. Du Barry a recréé l'ensemble de ce décor chez nous, jusqu'au socle doré où l'on va me poser. Je me prépare à ce jour depuis mon treizième anniversaire. Je sais exactement ce que je suis censée faire. Je l'ai répété encore et encore, et pourtant je ne peux m'empêcher de trembler comme si un subtil séisme agitait ma boule de verre.

Je me murmure: « Je vais leur en mettre plein la vue. On va m'acclamer plus que les autres. On va me nommer favorite, comme Maman. Je vais résider à la cour. Parcourir le monde. Mon show sera impeccable. Pas la moindre erreur. Je vais rendre les gens beaux. »

Je me le répète en boucle telle une litanie jusqu'à ce que le rythme des mots efface mon appréhension.

On active un levier. Le mécanisme grince. Mon estrade s'élève et voilà que je surplombe la foule. Les somptueuses loges royales sur pilotis trônent en hauteur. Les occupants se penchent par-dessus les balustrades, jumelles et longues-vues pressées contre le visage. Le public m'observe, en haleine, comme si j'étais une étoile emprisonnée dans un vase et sur le point d'exploser.

L'estrade se fige. J'actionne du pied un petit levier et le dôme de verre de ma cabine se fend comme une coquille d'œuf. L'air chaud et sucré de la nuit me caresse doucement la peau. Si je pouvais recueillir la brise, je récolterais sans doute de la poudre de sucre.

Les étoiles scintillent. Je me sens si proche d'elles que je pourrais presque en cueillir une et la ranger dans mon coffret à beauté, la précieuse malle qui contient mes outils de travail.

(Continues…)


Excerpted from "Les Belles"
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Copyright © 2018 Dhonielle Clayton.
Excerpted by permission of Robert Laffont.
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