Nous aimons tous raconter des histoires : mais la plupart d'entre nous racontent des légendes comme nous les avons appris de quelqu'un d'autre ou d'un livre, pas comme nous l'avons vécu nous-mêmes. Aladen racontera l'histoire que vous lirez ou assisterez sur scène. Aladen en a été témoin. Lors d'une conférence, on m'a posé cette question : Avez-vous déjà eu l'occasion de lire d'Alaux ? Bien sûr que je l'avais fait ! J'ai répondu. J'ai eu le privilège de lire le livre de Gustave D'Alaux, « Soulouque et son Empire », publié à Paris en 1856. J'étais encore au Lycée et je ne travaillais pas à l'époque. Alors, ce fut un prêt d'un grand ami, l'écrivain Edner Louis. Parfois, pendant ma lecture, je me demandais si ce D'Alaux était raciste ou un autre salaud parmi ses gens. Ce que j'ai appris de D'Alaux, c'est ceci : sélectivement, le Français néglige souvent son passé négatif (des milliers d'années de guerres fratricides, de vols et de viols, et autres); il tend également à être amnésique en ce qui concerne son présent hideux (à continuité) pour se mêler des affaires des autres. Si vous comprenez ma dérive, c'est ce statu quo répugnant de la race humaine qui me répudie. Néanmoins, aux pages 237 et 238 du livre, j'ai été captivé, découvrant l'obsession du personnage que j'ai l'intention d'exposer devant un public, Bonhomme Coachi.
C'est vrai, c'était vrai. Soulouque avait ruiné le trésor du pays. C'est notre problème, à nous, les Ayisyens, mais pas à l'étranger à venir cracher dans notre soupe. Le fonctionnaire ayisyen qui autorise une telle infraction n'est pas digne du patrimoine Dessalinien comme nous en témoignons de nos jours.
Bob Lapierre
