Le Salon de 1852
...Je sais que l'expression de la beauté compte encore de fervents adorateurs: je connais des peintres, des sculpteurs, sévères pour eux-mêmes, qui s'efforcent de produire des oeuvres durables; mais il serait trop facile de les compter. Quant au plus grand nombre, on m'accordera sans peine qu'ils ne songent guère à la renommée. Or n'y a-t-il aucun moyen de réveiller l'émulation, de substituer à l'ardeur industrielle une ardeur plus généreuse ? Il suffirait, à mon avis, pour rendre aux expositions la meilleure partie de leur importance, de les séparer l'une de l'autre par un plus long intervalle. Si l'on choisissait le terme de deux ans, j'aime à penser que nous verrions rentrer dans la lice ceux mêmes qui ont déjà obtenu de nombreux applaudissements. Dès qu'ils sentiraient le réveil de l'émulation dans la génération nouvelle, ils quitteraient leur retraite pour lui disputer la popularité. Chacun alors se présenterait au salon, je ne dis pas avec une oeuvre accomplie, mais du moins avec une oeuvre capable de soutenir la discussion. Les vieilles renommées défendraient pied à pied le terrain que les renommées nouvelles essaieraient d'envahir. L'industrie de la peinture, si florissante aujourd'hui, languirait peut-être, mais l'art se relèverait. Et n'est-ce pas ce que le public désire, ce que l'administration doit se proposer ? On m'objectera peut-être les plaintes proférées sous la restauration: je répondrai que ces plaintes ne s'adressaient pas tant à la rareté qu'à l'incertitude des expositions, car souvent l'intervalle s'étendait jusqu'à cinq ans. Dès que les artistes seraient assurés de pouvoir, tous les deux ans, produire en public l'oeuvre qu'ils auraient achevée, ils n'auraient plus le droit de se plaindre...
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Le Salon de 1852
...Je sais que l'expression de la beauté compte encore de fervents adorateurs: je connais des peintres, des sculpteurs, sévères pour eux-mêmes, qui s'efforcent de produire des oeuvres durables; mais il serait trop facile de les compter. Quant au plus grand nombre, on m'accordera sans peine qu'ils ne songent guère à la renommée. Or n'y a-t-il aucun moyen de réveiller l'émulation, de substituer à l'ardeur industrielle une ardeur plus généreuse ? Il suffirait, à mon avis, pour rendre aux expositions la meilleure partie de leur importance, de les séparer l'une de l'autre par un plus long intervalle. Si l'on choisissait le terme de deux ans, j'aime à penser que nous verrions rentrer dans la lice ceux mêmes qui ont déjà obtenu de nombreux applaudissements. Dès qu'ils sentiraient le réveil de l'émulation dans la génération nouvelle, ils quitteraient leur retraite pour lui disputer la popularité. Chacun alors se présenterait au salon, je ne dis pas avec une oeuvre accomplie, mais du moins avec une oeuvre capable de soutenir la discussion. Les vieilles renommées défendraient pied à pied le terrain que les renommées nouvelles essaieraient d'envahir. L'industrie de la peinture, si florissante aujourd'hui, languirait peut-être, mais l'art se relèverait. Et n'est-ce pas ce que le public désire, ce que l'administration doit se proposer ? On m'objectera peut-être les plaintes proférées sous la restauration: je répondrai que ces plaintes ne s'adressaient pas tant à la rareté qu'à l'incertitude des expositions, car souvent l'intervalle s'étendait jusqu'à cinq ans. Dès que les artistes seraient assurés de pouvoir, tous les deux ans, produire en public l'oeuvre qu'ils auraient achevée, ils n'auraient plus le droit de se plaindre...
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Le Salon de 1852

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by Gustave Planche
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...Je sais que l'expression de la beauté compte encore de fervents adorateurs: je connais des peintres, des sculpteurs, sévères pour eux-mêmes, qui s'efforcent de produire des oeuvres durables; mais il serait trop facile de les compter. Quant au plus grand nombre, on m'accordera sans peine qu'ils ne songent guère à la renommée. Or n'y a-t-il aucun moyen de réveiller l'émulation, de substituer à l'ardeur industrielle une ardeur plus généreuse ? Il suffirait, à mon avis, pour rendre aux expositions la meilleure partie de leur importance, de les séparer l'une de l'autre par un plus long intervalle. Si l'on choisissait le terme de deux ans, j'aime à penser que nous verrions rentrer dans la lice ceux mêmes qui ont déjà obtenu de nombreux applaudissements. Dès qu'ils sentiraient le réveil de l'émulation dans la génération nouvelle, ils quitteraient leur retraite pour lui disputer la popularité. Chacun alors se présenterait au salon, je ne dis pas avec une oeuvre accomplie, mais du moins avec une oeuvre capable de soutenir la discussion. Les vieilles renommées défendraient pied à pied le terrain que les renommées nouvelles essaieraient d'envahir. L'industrie de la peinture, si florissante aujourd'hui, languirait peut-être, mais l'art se relèverait. Et n'est-ce pas ce que le public désire, ce que l'administration doit se proposer ? On m'objectera peut-être les plaintes proférées sous la restauration: je répondrai que ces plaintes ne s'adressaient pas tant à la rareté qu'à l'incertitude des expositions, car souvent l'intervalle s'étendait jusqu'à cinq ans. Dès que les artistes seraient assurés de pouvoir, tous les deux ans, produire en public l'oeuvre qu'ils auraient achevée, ils n'auraient plus le droit de se plaindre...

Product Details

ISBN-13: 9781547011414
Publisher: CreateSpace Publishing
Publication date: 05/29/2017
Pages: 36
Product dimensions: 5.00(w) x 8.00(h) x 0.07(d)
Language: French

About the Author

Gustave Planche, né le 16 février 1808 à Paris où il est mort le 18 septembre 1857, est un critique littéraire français.
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