Marie Antoinette

Marie Antoinette

by Stefan Zweig
Marie Antoinette

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Overview

Note de l' auteur.

Écrire l'histoire de Marie-Antoinette, c'est reprendre un procès plus que séculaire, où accusateurs et défenseurs se contredisent avec violence. Le ton passionné de la discussion vient des accusateurs. Pour atteindre la royauté, la Révolution devait attaquer la reine, et dans la reine la femme. Or, la vérité et la politique habitent rarement sous le même toit, et là où l'on veut dessiner une figure avec l'intention de plaire à la multitude, il y a peu de justice à attendre des serviteurs complaisants de l'opinion publique. On n'épargna à Marie-Antoinette aucune calomnie, on usa de tous les moyens pour la conduire à la guillotine ; journaux, brochures, livres attribuèrent sans hésitation à la louve autrichienne tous les vices, toutes les dépravations morales, toutes les perversités ; dans l'asile même de la justice, au tribunal, le procureur général compara pathétiquement la veuve Capet aux débauchées les plus célèbres de l'Histoire, à Messaline, Agrippine et Frédégonde. Le revirement fut d'autant plus profond, lorsque, en 1815, un Bourbon monta de nouveau sur le trône ; pour flatter la dynastie, on repeint l'image diabolique sous les couleurs les plus flatteuses ; pas de portrait de Marie-Antoinette datant de cette époque où elle ne soit idéalisée et auréolée. Les panégyriques se succèdent ; la vertu insoupçonnable de Marie-Antoinette est farouchement défendue, on célèbre en vers et en prose son esprit de sacrifice, sa grandeur d'âme, son pur héroïsme ; et des anecdotes, abondamment trempées de larmes, tissées la plupart du temps par le monde aristocratique, encadrent le visage transfiguré de la reine martyre .
La vérité psychologique, comme c'est le cas le plus souvent, se rapproche ici du juste milieu. Marie-Antoinette n'était ni la grande sainte du royalisme ni la grande grue de la Révolution, mais un être moyen, une femme en somme ordinaire, pas trop intelligente, pas trop niaise, un être ni de feu ni de glace, sans inclination pour le bien, sans le moindre amour du mal, la femme moyenne d'hier, d'aujourd'hui et de demain, sans penchant démoniaque, sans soif d'héroïsme, assez peu semblable à une héroïne de tragédie. Mais l'Histoire, ce démiurge, n'a nullement besoin d'un personnage central héroïque pour échafauder un drame émouvant. Le tragique ne résulte pas seulement des traits démesurés d'un être, mais encore, à tout moment, de la disproportion qui existe entre un homme et son destin. Il se manifeste lorsqu'un surhomme, un héros, un génie, entre en conflit avec le monde environnant, trop hostile, trop étroit, pour la tâche que le destin lui a assignée, tel Napoléon étouffant dans le minuscule carré de Sainte-Hélène, ou Beethoven emprisonné dans sa surdité, et d'une façon générale, chez toute grande figure qui ne trouve pas sa mesure et son exutoire.

Product Details

ISBN-13: 9781502913296
Publisher: CreateSpace Publishing
Publication date: 10/23/2014
Pages: 394
Product dimensions: 5.98(w) x 9.02(h) x 0.81(d)
Language: French

About the Author

Stefan Zweig, né le 28 novembre 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et mort par suicide le 22 février 1942, à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien.
Ami de Sigmund Freud, d'Arthur Schnitzler, de Romain Rolland, de Richard Strauss et d'Émile Verhaeren, Stefan Zweig fit partie de la fine fleur de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il y poursuit une œuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles qui ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard (Amok, La Pitié dangereuse, La Confusion des sentiments). Dans son livre testament Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen, Zweig se fait chroniqueur de l'Âge d'or de l'Europe et analyse avec lucidité ce qu'il considère être l'échec d'une civilisation.


La lente maturation d'un écrivain (1881-1904)
Stefan Zweig est le fils de Moritz Zweig. Ce dernier est né en 1845, d'une famille originaire de la Moravie, et a d'abord été marchand avant de fonder, à l'âge de trente ans, une petite tisseranderie dans le nord de la Bohême et de devenir un fabricant de tissus fortuné; il épouse Ida (Brettauer) Zweig, née en 1854, fille d'un banquier récemment installé à Vienne après avoir fait ses débuts à Ancône. Stefan Zweig naît le 28 novembre 1881 à Vienne. Avec son frère aîné, Alfred, il complète une famille (qui) a voulu réussir son intégration et tenu à (leur) donner une éducation laïque. À l'exemple de ses parents, il(s) ne parle(nt) pas l'hébreu, ne fréquente(nt) pas la synagogue, ne cultive(nt) pas (leurs) racines..., et (Stefan) n'aime pas s'entendre rappeler qu'il est juif.

Stephan Zweig (debout) et son frère Alfred, vers 1900
Zweig est élevé à Vienne, dans le quartier du Ring à l'atmosphère bourgeoise et conformiste si caractéristique du règne de l'empereur François-Joseph. Inscrit en 1891 au Maximilian Gymnasium (actuel Gymnasium Wasagasse(en)), il subit l'enseignement scolaire, extrêmement rigide et autoritaire, comme un bagne. Il réussit malgré tout à obtenir son baccalauréat en 1900, avec une distinction en allemand, en physique et en histoire. À l'université de Vienne, il s'inscrit en philosophie et en histoire de la littérature, étudie la romanistique et la germanistique. À Vienne, il est associé au mouvement d'avant-garde Jeune Vienne.
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